nature et Grésivaudan
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
nature et Grésivaudan

forum de l'association Grésivaudan nature
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon : la prochaine extension ...
Voir le deal

 

 info vautours 21

Aller en bas 
AuteurMessage
claude




Nombre de messages : 20
Date d'inscription : 28/04/2006

info vautours 21 Empty
MessageSujet: info vautours 21   info vautours 21 EmptyDim 3 Déc à 9:56

VAUTOURS
Rédaction et suivi Diois-Vercors sans mention de la source : Parc Naturel Régional du Vercors Les autres sources sont le plus souvent résumées et non pas citée in extenso.

I. - VAUTOUR FAUVE Gyps fulvus

RECORD DE DEPLACEMENT EN LONGITUDE?
Nezaboravak, né dans l’île de Cres (Croatie) a été identifié dans le sud de la France. Récemment, Goran Susic, responsable du suivi à Cres, a découvert sur Internet qu’il avait été auparavant observé, photographié, capturé, relâché en Israël. Jalons connus :

Croatie (île de Cres) : le 9 mai 2004 bagué au nid,vu au nid ; observé sur charnier jusqu’au 9 juillet 2004 ;
Israêl le 1 mai 2005 : capturé et mesuré dans le Parc National de Gamla. Raison de la capture et durée du séjour ? Encore inconnues de moi ;
Diois (Préalpes françaises) commune de Chamaloc : entré dans une des volières à vautour au site haut le 12 ou le 13 août 2005. Il pesait 7,2 kg seulement. Relâché le27 du même mois ;
Hauts-Plateaux du Vercors (Préalpes françaises, Dauphiné) commune de Chichilianne) : le 5 sept. 05 entre 14h230 et 15h30 ;
Diois, commune de Chamaloc : même jour à 19h25, reposoir en falaise au site haut (adret du col du Rousset) :
Gorges du Verdon (Préalpes françaises, Provence) commune de Rougon au charnier : 23 et 26 sept., 7 et 12 oct. 2005 ;
Gorges des Causses (sud du Massif Central ) commune de Cassagne : le 7 novembre 2005 au charnier ;
Diois (Préalpes françaises) commune de Chamaloc, au charnier du site bas (ferme de Baise) : 27 mars, 12 mai et 6 juin 2006

Il ne manque que les Baronnies ! Ou bien défaut de transmission?
L’an passé un autre individu de Cres a été identifié en Crimée, à environ 1500 km et un oiseau des gorges des Causses a fait un assez rapide aller-retour à 1800 km, à Dadia, dans l’est de la Grèce.
Cette fois, d’Israël aux des gorges des Causses, ce sont plus de 3000 km en ligne directe et au moins 3500 s’il est passé au-dessus des terres !
Il ne faut donc pas s’étonner qu’un récent travail ait montré que les différence génétiques entre populations de l’Espagne à Israël n’étaient pas significatives et la diversité au sein de chacun d’elles (même réintroduites) était élevée. Peut-être une des sources du dynamisme de l’espèce chaque fois qu’on ne la tue ni ne l’affame?
NB Que notre collègue croate ait dû, lui-mêm, découvrir l’information sur Internet, sans avoir été contacté par le PN de Gamla ,au bout de plus d’un an révèle une carence de communication. Il faut une connexion par courriel entre au moins un responsable par pays dans toute l’aire de l’espèce.


QUELQUES BILANS ESTIVAUX

DIOIS à Chamaloc (effectifs journaliers max. arrondis à l’unité, m = moyenne, C.V. = coefficient de variation = écart-type exprimé en % de la moyenne) :

A) Variations relatives en cours d’estivage

plateau 20 juin – 16 septembre : m = 71, C.V. = 31%, extrêmes = 35-117 (17 septembre : donnée manquante car brume) ;
avant 3 - 19 juin et après 18 septembre - 24 octobre : m = 56, C.V. = 25 % (extrêmes : 19 - 69 avant, 32-84 après) . Période non achevée.

L’identité totale des paramètres des périodes encadrant le maximum saisonnier est remarquable. Arrivée massive de visiteurs d’été s’ajoutant du 20 juin au 16 septembre à une présence “de fond”, de la fin du printemps à octobre? Une analyse de l’origine des bagues lues pourra peut-être tester ce qui ne reste qu’une hypothèse. Détail du 3 juin au 2 septembre :

un niveau haut : du 20 juin – 20 août, 40 jours à m = 82, C.V. = 20% (extrêmes 43 le 17 août, 117, le 23 juin) ;
encadré et entre-coupé (8 jours : 3-10 juillet, 13 jours : 22 juillet-3 août) par un niveau bas : m = 56, C.V. = 30%, (extrêmes 35 le 8 juin, 83 le 30 juillet) de

Ensuite, décroissance lente toujours avec périodes hautes (m = 74, 63, 65) et basses (m = 41, 47.)
Ces alternances paraissent traduire des mouvements à l’intérieur du domaine vital de la population Diois-Baronnies, en fonction des disponibilités alimentaires locales à court terme (sur charnier ou en dehors).

B) Effectifs absolus
Le nombre de bagues lues ( bilan à actualiser) dépasse 130, alors que le maximum d’individus vus ensemble a été de 117. Or, contrairement à l’hiver, la proportion d’’oiseaux non bagués, a été constamment largement majoritaire : ≥ 2/3, souvent plus. On peut donc estimer que 400 vautours ont, plus ou moins longuement, séjourné à Chamaloc.

C) Par rapport à l’an passé

maximum maximorum vus ensemble quasi-identique : 116 le 6 octobre 2005, 117 le 23 juin 2006 (peut-être aussi le 16 septembre) ;
journées ≥ 110 : plus nombreuses, trois en 2005, cinq en 2006 ;
effectifs ayant séjournés plus ou moins longuement (cf. § ci-dessus) : augmentation beaucoup plus nette mais bilan précis à faire en fin d’année ;
effectif absolu très supérieur à celui de l’an passé, en l’estimant par la proportion de bagues lues. Calcul exacte encore à faire.



VERDON Source LPO-PACA Antenne Verdon
Pontes : 25 ou 26,
Deux abandons provoqués : le 8 mars par une cordée, le 17 avril par un hélicoptère privé passant deux fois à proximité immédiate de la principale falaise à vautours...
Eclosions : 17, envols probables : 11. Poussins bagués : 8
Un mort : le 21 juin un adulte (nicheur?) pulvérisé par un hélicoptère de l’armée de terre, qui s’en tire avec un trou dans la cabine...
Visiteurs d’été : comme chaque année. Les effectifs locaux sont passé de 80-90 à 110-120.
Estivage au Mercantour comme chaque été depujs 2003 et, corrélativement, effectifs irréguliers au Verdon.
Pour plus de détails cf. CR d’août 2006 sur le site de la mairie de Rougon http://www.rougon.fr

BOURGOGNE Bilan 2006 (provisoire?) source CEOB - L'Aile Brisée
n = 11 (nombre d’observations) du 13 mai au 15 juin principalement dans l'Est de la région ; m = 15 (moyenne arrondie) ; extrêmes : 1 à 50.

SUISSE Source Nos Oiseaux
“Comme l’an passé, début du phénomène remarqué à la mi-mai, maximum à fin mai et au début de juin et dernières mentions au début juillet (en général, des oiseaux solitaires, peut-être les mêmes vus en plusieurs endroits) 26 observations m = 1,5, extrême 1 à 8 alors que le maximum avait été de 54 l’an passé.
Déclin des observations à partir de fin juin imputable, en partie du moins, à l’activité d’observation, qui diminue nettement alors en l’absence de réseau d’observateurs recherchant les vautours ? Deux individus trouvés morts un en juin (date non précisée mais vraisemblablement dans la première quinzaine) à Pfungen (dans le canton de Zurich) et un le 9 juin à Zermatt (Valais), précédemment photographié vivant le 4 juin à Zermatt.”

A l’échelle des mouvements de vautours plus au nord que les Alpes, les 50 de Bourgogne (Cluny) en 2006 sont sans doute l’équivalent des 54 du Jura suisse en 2005.

ALLEMAGNE
Jusque dans le nord-est du pays.. J’attends des précisions sur “plus de 70 vautours fauves” : ensemble? Cumulés?

CENTRE VILLE : un juvénile recueilli à Perpignan “le 24 septembre, maigre, plein de poux, fatigué dénutri (Dr vét. Péricard). Remis en forme, bagué, relâché le 14 octobre, prés de Mont Louis, dans les Pyrénées Orientales en présence de l’ONCFS, de naturalistes, journalistes, écolier. A eu des réticences à s'envoler malgré trois adultes venus lui tourner au dessus, assez bas” J. Laurens Le cas (cf. supra) de Nezaboravak montre que cet oiseau n’était pas forcément d’origine proche.


II. - VAUTOUR MOINE Aegypius monachus

Baronnies source Vautours en Baronnies
Huit individus identifiés depuis le précédent bulletin, six récemment dont peut-être Arnhem (du Verdon) : a perdu sa bague colorée, marques au plumage encore visibles. Toujours un couple apparement en formation. Des nouvelles de deux individus lâchés ici :
Asphodèle Complément d’info (source PercnAude) sur cette jeune (née en 2004) “balladeuse” (cf. bulletins précédents) concernant les observations du 6 septembre

11h 45 quelques kilomètres au nord-est de Nébias, département de l’Aude, entre 500 et 600 m. d’altitude ;
112h15 quelques kilomètres plus loin dans la même direction (même département, altitude analogue). Avec trois vautours fauves, tous volant vers le sud ;
13-h-14 h environ La Jaca de Bernardi des Angles (1940 m d'altitude) département des Pyrénées Orientales, à 40 km au sud des précédentes observations.

Pivoine : vue longtemps régulièrement à Chamaloc (Diois), mais récemment dans les gorges des Causses (LPO Grands causses, précisions attendues). Uune subadulte (née en 2002) : qu’elle se cherche un “fiancé” dans les Causses, soit ! Mais...que les “jeunes mariés” s’installent dans les Préalpes ! On peut redouter l’inverse : tant dans les Causses que dans les Baronnies, les femelles se sont montrées en moyenne bien plus voyageuses que les mâles !

Diois : Source LPO-PACA Antenne Verdon
Présence régulière de Pivoine, puis quasi absence de l’espèce. Arnhem (du Verdon) le 26 posé sur la volière du site –bas de Chamaloc avec seize vautours fauves, en milieu de journée.

Verdon : en dehors de séjours dans le Diois et les Baronnies, présence d’Arnhem, le survivant de 2005 (l’autre lâché a été retrouvé mort sur place” d’un coup de fusil). Deux visiteurs des Baronnies : Laurita (13 et 23 mai) et Quercus (10 et 11 août).
Revenir en haut Aller en bas
claude




Nombre de messages : 20
Date d'inscription : 28/04/2006

info vautours 21 Empty
MessageSujet: suite du 21   info vautours 21 EmptyDim 3 Déc à 9:57

III. - GYPAETE Gypaetus barbatus

Journée de prospection : le 4 novembre. Concernera probablement une grande partie de l'Arc alpin. Organisation : non disponible avant mi-octobre. Info à demander ensuite à <christian.couloumy@espaces-naturels.fr> du PN des Ecrins

Conférence : vendredi 6 octobre 2006 à Nice "Le grand retour du Gypaète barbu dans le ciel des Alpes" à 18h à la Maison de l'Environnement face au Boulevard de Cessole, dans un petit jardin public. Nous parlerons du programme international de réintroduction du Gypaète barbu et de sa réussite. Nous présenterons les résultats obtenus sur l'ensemble des Alpes et en particulier sur le Mercantour, grâce au réseau d'observateurs dont vous faites parti. Vous pouvez vous pré-inscrire auprès de la Maison de l'Environnement , Ville de Nice, 31 avenue Castellane, 06364 NICE Cedex 4, Tél : 04 97 07 24 60, Fax : 04 97 07 24 65 mail : <gilles.tari@ville-nice.fr>

PARC NATIONAL DU MERCANTOUR
Vésubie et la Roya : 4 à 5 individus au minimum cet été : 2 à 3 adultes, 1 immature 3 A, 1 subadulte
Massif du Mounier : 1 adulte parfait et un imparfait ;
Ubaye : 3 adultes parfait ou presque. Un couple présent sur un site de nidification tous les jours depuis le 1er septembre. Aire rechargée le 11/09/2006. F.Breton.

Colloque au Grand Bornand (Haute Savoie) vingt ans après le premier lâcher dans les Alpes. Quelques informations, non exhaustives, et des réflexions
Effectifs actuels environ 120 oiseaux issus de lâchers puis de reproductions en liberté, dont 17 couples (maturité sexuelle très tardive) :
France : 7 couples, Italie : 6, Autriche : 2, Suisse : 2. Une très belle brochure faisant le point est disponible en plusieurs langues. Je suppose qu’on doit pouvoir obtenir les information pour se la procurer la version française par Marie Zimmermann <marie.zim@asters.asso.fr>, la version allemande par Richard Zink et la version italienne par Paolo Fasce. Outre le succès faunistique et technique, le suivi a été l’occasion de notables progrès scientifiques dans la connaissance de l’espèce :

optimum : (précédent colloque et article de Hirzel et col.) massif calcaire avec abondance d’Ongulés sauvages, Chamois et plus encore Bouquetin. Rôle des grandes populations hors chasse : le Parc de la Vanoise, où aucun lâcher n’a été fait, héberge trois couples nicheurs et 17 à 20 individus identifiés chaque année ! Le Mouton est le plus favorable des Ongulés domestiques. Calcaire (ou dolomie) : richesse en cavité, plus favorable aux thermiques, éboulis plus favorables au bris d’os (cristallin : gros bloc entre lesquels se perdent les os) ;
Alpes occidentales : effectifs maximaux et déplacements minimaux. Deux noyaux de population : Mercantour/Argentera et Vanoise/Haute-Savoie/Valais ;
Alpes centrales et orientales (deux noyaux de population) , climat plus continental, déplacements maximaux des immatures préférant le versant italien en hiver, le versant suisse et autrichien l’été.


Il est très habituel que ceux qui travaillent sur une même espèce, en des contrées différentes, même éloignées, communiquent. Mais une action continue pendant 20 ans entre Autrichiens, Français, Italiens et Suisse pour réaliser un même projet de restautation biogéographique et démographique d’une espèce animale reste unique. On ne pourrait que souhaitez que d’autres espèces en situation critique profitent d’une démarche analogue, le Phoque moine par exemple...

La situation actuelle appelle une prochaine inflexion de la stratégie de réintroduction dans les Alpes, en France, en Europe :

achèvement d’une opération objectif propre atteint : on s’achemine vers une cessation des lâchers en Haute-Savoie, après plein succès pour les Alpes occidentales ;
augmentation des moyens : on devrait pouvoir dans quelques années lâcher 10 à 12 juvéniles par an au lieu de 6 à 7, en disposant aussi du contingent précédemment affécté à la Haute-Savoie ;
stratégie alpine : le nombre d’oiseaux nés en liberté chaque année devraient prochainement atteindre le même niveau que ceux actuellement lâchés. Arrêter les lâchers au profit d’autres régions d’Europe serait substituer une pénurie de recrutement à une autre, condamnant à encore dix à vingt ans de lentre croissance. Ce serait une faute contraire aux principes stratégiques de concentration des moyens et exploitation énergique des premiers succès. Au contraire, ajouter quelques années de lâcher en nombre accrus à une reproduction en liberté croissante permettrait d’atteindre assez rapidement un seuil de décollage démographique bien plus rapide permettant alors de cesser les lâchers. La même exigence de concentration des moyens commanderait des lâchers concentrés deux ou trois ans au profit du noyau Mercantour-Argentera, puis au profit de celui d’Autriche. En effet, le saupoudrage actuel joint à la maturité sexuelle très tardive et à la philopatrie maximalise le risque de devoir attendre des années un partenaire sexuel. Alors qu’une concentration des lâchers aurait l’effet inverse. On objecte l’impossibilité relationnelle de suspendre quelques années les autres opérations : un exemple des “frottements” (selon le terme de Clausewitz) auquel se heurte la réalisation optimale de toute stratégie? Mais cette option serait très possible sans froisser quiconque. Il suffirait d’affecter à la concentration de moyens non pas la totalité de ceux-ci, mais leur prochaine augmentation (cf. alinéa précédent). Encore faut-il avoir la hauteur de vue et la force de caractère de ne pas donner le pas aux facilités tactiques sur l’efficacité stratégique...
stratégie alpino-pyrénéenne : deux opérations de lâcher sont en cours d’étude, dans les gorges des Causses et dans le PNR du Vercors ( concernant démographiquement également ipso facto Diois, Baronnies et, sans doute, Dévoluy). La première a des potentialités locales modestes comparée aux Alpes et aux Pyrénées. La seconde, aux potentialités propres supérieures, n’est pas nécessaire au sucès du retour de l’espèce dans les Alpes. Mais la réalisation des deux aurait un intérêt stratégique considérable : des Pyrénées aux Alpes, les hiatus entre noyaux de population ne dépasserait pas ceux existant actuellement entre les noyaux de population des Alpes, constituant ainsi une vaste métapopulation du Pays Basque à l’Autriche, avec transit très probable ;
stratégie européenne : le tir reste une menace majeure à l’Est, notamment en Crète, et au-delà au Moyen-Orient : tradition, archaïque, de taxidermie. Mais le poison est une menace encore pire et bien plus répandue. Ce devrait être un principe élémentaire de n’accorder pas un seul gypaète (ni un seul vautour moine, ni un percnoptère) avant d’avoir apporté la preuve de la maîtrise du poison par le renouveau du Vautour fauve, seul vautour d’Europe dont l’abondance des effectifs permet de l’utiliser comme espèce test. Pour des projets Gypaète en haute montagne, une étude détaillée de l’impact du poison sur l’Aigle royal pourrait en être un ersatz. Parmi les projets actuels, deux cas notablement différents à cet égard :
Andalousie, lâchers commencés très récemment, problème du poison traité avec détermination : des chiens dressés à la recherche des poisons (et non pas celle des appâts), selon la même méthode que pour la recherche de la drogue. Opération surprises. Si du poison est trouvé, le propriétaire est déchu de ses droits de chasse sur ses propres terres pendant de nombreuses années ;
Sardaigne : les autorités locales se sont engagées dans la voie d’une prochaine réalisation (étude de faisabilité, autorisations, financements) sans se conformer à la stratégie et le test relatif au poison préconisé ci-dessus. Ceci alors que la population de vautours fauves, d’environ 1500 couples il y a 80 ans, n’en compte que 35 de nos jours. Un exemple parmi bien d’autres où le niveau local, opérationnel, et même simpement tactique ( i.e. médiatique, “communicationnel...) s’oppose à une saine stratégie à l’échelle nationale ou continentale, carence soit intellectuelle, soit éthique (par exemple en réduisant un objectif majeur de la politique de la biodiversité au niveau de prétexte à “communication”).

Saint-Sernin à la rubrique Stratégie de l’Encyclopedia Universalis rematque : « Il est bien possible que notre temps se caractérise par un déséquilibre entre l’ingéniosité de la pensée tactique et les difficultés éprouvées par la raison lorsqu’elle tente de s’élever à la conception de desseins stratégiques » d’où un décalage « entre une virtuosité tactique, diversifiée et accélérée par le progrès des sciences et des techniques, et une pensée stratégique, souvent dépourvue d’une originalité et d’une richesse égale » Ceci s’appliquerait-il aux réintroductions? Raison de plus pour s’opposer à cette dérive, et d’abord en l’analysant.

La sortie sur le terrain au Bargy, premier massif où l’espèce se soit reproduite dans les Alpes depuis le début de la réintroduction : calcaire, bouquetins et quatre gypaètes (deux adultes, deux juvéniles, un né en liberté, un lâché et marqué) a été très appréciée : beau temps, observation au vol et posé, de loin puis d’assez près

Enfin les contacts humains : multiples, de professionnels, bénévoles de tous niveaux, ont été également un point fort. Les deux invités d’honneur méritent une mention particulière :

Géroudet : son exposé, clair et vigoureux, a été une magnifique démonstration que, dépit de son grand âge et de ses problèmes de santé, le feu sacré et l’intelligence sont toujours là ! A l’admiration de tous, je dois ajouter une reconnaissance affectueuse particulière : adolescent, grenoblois alors, surtout occupé en fait de nature et depuis l’enfance de Poissons, d’Invertévrés aquatiques, de Reptiles et Amphibiens, je venais de découvrir l’Ornithologie et d’acquérir l’adaptation française du “Peterson”, dûe Géroudet, à qui je me suis permis d’écrire. Il m’a fort aimablement répondu et donné l’adresse de Philippe Lebreton, sous l’égide de qui démarrait le GOL, ancêtre du CORA : tournant décisif de mon trajet personnel, d’abord associatif, puis professionnel ! Géroudet est un exemple de la fréquente bienveillance à l’égard des jeunes débutants des personnalités de compétence et d’envergure supérieures, contrastant avec l’arrogance vaniteuse, rebutante à l’égard des néophytes, dont sont coutumiers bien des médiocres plafonnant à niveau très moyen. Son oeuvre, et notamment sa série sur la vie des oiseaux, référence d’usage courant parmi les professionnels quant au fond, elle est totalement accessible au débutant quant à la forme : tour de force exceptionnel !
Amigues : IGREF (ingénieur) à la DDA ( Direction Départementale de l’Agriculture) de Haute-Savoie dans les années 1960-70, pionnier de la réintroduction du Gypaète, mais aussi de celle du Bouquetin (ce qui se révèle lié) et du Castor, de la mise en réserve de nombreux espaces remarquables, en montagne, mais aussi au bord des eaux : delta de la Dranse sur le Léman, où niche Sterne pieregarin et Goéland cendré, menacé d’être bétonné (et autre “véorisations” : les Drômois comprendront...) par la DDE ; dernière roselière du Lac d’Annecy menacée de “plagisation” par des professionnels du tourisme soutenus jusqu’au Parlement. Comparant au “palmarès” (écocides et massacre de la biodiversité) de ses collègues de la même administration quasiment partout ailleurs en France, surtout à cette époque, on a le sentiment de se trouver devant un “mutant éthique”. Toutes proportions gardées...le Schindler de la biodiversité locale !


Un grand merci à tous ceux qui travaillent ou ont travaillé à cette action exemplaire et aussi aux organisateurs du colloque : l’équipe d’ASTERS (par ailleurs responsable de la réintroduction en Haute-Savoie) qui a du avoir un sacré boulot, mais le résultat était à la hauteur !
Revenir en haut Aller en bas
 
info vautours 21
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» info vautours 10
» info vautours 11
» info vautours 12
» info vautours 14
» info vautours 15

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
nature et Grésivaudan :: infos diverses-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser