info vautours 11

Infos jusqu’au 1 mai 2006 inclus N° 11 de l’année


I. - BOUQUETIN
Bordure méridionale des Hauts Plateaux du Vercors à Archiane, dans la gorge montant aux Quatre Chemins, côté Glandasse, vers 1500 m. une femelle avec un tout jeune cabri (cornes non visibles) le 17 mai, ce qui est plutôt précoce sans l’être extraordinairement.
Royans : observer ici n’est pas facile et on a besoin d’un maximum d’observation sur ce nouveau noyau de population. Il est plus difficile de voir dix individus ici, en milieu fermé et en début de peuplement, que trente ou quarante dans l’est du massif. Quelques spécialistes, de l’espèce et du biotope, arrivent quand même à réussir de très belles sorties.
“Ce matin (25/05), tournée d'obs dans le Royans, très fructueuse sur le plan quantitatif ! Pas de cabri encore, mais j'ai espoir....
- Mt-Baret; face Est : 4 ensemble : femelle vert-rouge, mâles rouge-vert + celui né en 2000 (cornes de taille identique au précédent) + mâle né l'an dernier : celui-ci est vraiment exceptionnel : il a déjà des cornes de la taille d'un individu de 3 ans au moins !!!!! depuis la dernière fois que je l'ai vu en janvier, elles ont dû pousser de 8-10 cm ! J'ose pas imaginer à quoi il va ressembler dans 10 ans !
- Trois Châteaux : le classique Violet-Vert, sur sa vire habituelle
-cirque du Bournillon : petite vire boisée, à double étage, partant de la cascade du bournillon sur la gauche, rejoignant le pas de l'Echarasson : femelle Rouge-bleu, avec une jeune femelle non marquée (probablement son jeune de 2004)
- cirque de Bournillon, dans le pas de l'Echarasson : mâle vert-droit (celui capturé dans les petits goulets), puis à une centaine de mètres de lui, femelle blanc-blanc avec son jeune de 2005, dont il m'a pas été possible déterminer le sexe.
- tentative d'obs de ceux des grands-goulets, par le plateau au-dessus : des crottes (dont des crottes datant de cet hiver de mâle : on peut donc espérer encore une naissance ?), mais aucun vu
- en comptant les femelles violet-violet et jaune droit que j'ai vues dimanche ça fait 12 animaux en quelques jours !!
En plus au pas de l'Echarasson, le couple de Tichos obervé pendant 1 heure, en vol, posé, cris, chant, parade, piqués... génial !
.../...ce weekend (27-28 mai) j'ai observé dans le cirque du Bournillon la femelle blanc-blanc avec son cabri de l'an passé : il semblerait bien que celui-ci soit un mâle (épaisseur des cornes à la base).” Julien Traversier CORA Drôme/

II. - VAUTOUR FAUVE Gyps fulvus : AFFLUX SANS PRECEDENT !
On assiste depuis un certain nombre d’années à une reconstitution des mouvements de non nicheurs à grande distance des populations : groupes jusqu’aux Pays-Bas (17 ensemble en Juillet 2002), isolés aux bagues lues jusqu’au sud de la Suède et de la Finlande (ce dernier ensuite en Lituanie et retour aux Causses). Ceci du fait d’un niveau sans précédent des effectifs du réservoir d’Espagne et d’une remontée très au nord des Pyrénées de la limite nord des populations installées : réintroductions en France dans le sud du Massif Central et des Préalpes. La grégarité de l’espèce et la chaine de noyaux de populations à quelques heures de vol les uns des autres a amorcé un flux vite croissant d’immatures à la belle saison, majorité non bagués, mais avec aussi des individus des Causses à l’Espagne.
Raooel : en Dauphiné et Savoie, à distance de la population Diois-Baronnies :

2004 : uniquement des isolés et des paires, sauf 7 dans le Massif du Mont Blanc ;
2005 : plus d’observations, à majorité de groupes.

Du 20 au 29 mai : vaste mouvement de dizaines d’individus : Isère, Savoie, Haute-Savoie, Jura suisse (54 ensemble!) et Forêt Noire (10 à 15).
Ce printemps 2006, à Chamaloc, déjà deux nouveaux espagnols identifiés, dont un venant de la Rioja.
A distance des noyaux de population : abondance de données sans précédent à cette date d’où l’impossibilité de reprendre les données ponctuelles dans le corps du courriel.
Savoie-Dauphiné à distance de Diois-Baronnies : Drôme (jusqu’aux plaines du couloir rhodanien,Isère (Chartreuse, Terres Froides), Hautes-Alpes (Haute-Durance), Savoie (Bauges, Maurienne), Haute-Savoie (la Tournette, Chablais) : 1 à 8 ensemble ;
Alpes du sud et Provence à distance du Verdon : Alpes-de-Haute-Provence ( Entrevaux : 1, massif des Monges : 2), Var (2, 6), Alpes-Maritimes (22 observation, surtout les Préalpes de Grasse, non loin de Nice (jusqu’à une soixantaine), également au PN du Mercantour (jusqu’à 24). En Provence sur la commune de Marseille (2), près du littoral (5) et se nourrissant sur un charnier à Percnoptère du PNR du Luberon (2).
Massif Central nord : Ardèche (majorité), Cantal(5 ensemble), Haute-Loire, Puy-de-Dôme(18 ensemble), Rhône : 22 observations, de 1 à 37 oiseaux.
Ailleurs au nord et l’est : 23 observations en Bourgogne et Franche-Comté (concernant parfois les mêmes oiseaux), de 1 à une vingtaine ensemble. Egalement un dans l’extrême sud-ouest de l’Allemagne, dans le nord de la Suisse
Ailleurs en France du sud : afflux massif dans les Corbières et piémonts pyrénéens (jusqu’à plus de 100!) et, plus au nord, jusqu’à 15 à 45 au nord d’Angoulême.

III. - PERC Neophron percnopterus
Baronnies : un couple différent de celui qui niche dans l’ouest du massif semble en train de s’installer dans l’est : à Rosans (Hautes-Alpes). A vos jumelles ! Ce site devrait être couvert lors du comptage de fin juin.
Diois à Chamaloc :
3-27 avril : l’espèce n’est notée que 44% des jours, mais deux individus différents, l’un ayant la zone brun-ocre plus étendue, tous deux face bien jaune.
A partir du 5 mai, l’espèce est vue quasiment tous les jours.
Ce n’est qu’à partir du 21, soit..le lendemain du comptage (!) que les deux individus sont vus ensemble, tous les jours ou presque, visiblement en couple en voie d’installation : bécotage, présence aussi dans la journée, visite de cavités parfois avec gratouillage du son sol, comportement territorial contre Grand corbeau, voire Vautour fauve. Le site bas est fréquenté à l’occasion. Les deux semblent bagués.
Vercors (pointe sud-ouest) à Gigors : du 16 avril à début mai déjà trois observations en dépit d’une pression d’observation bien moindre. Les huit observations de l’an passé n’avait pas commencé avant début juin.
Massif Central plus au nord que les gorges de l’Ardèche : 1 le 17 avril à Vernols (Cantal), 1 le 27 avril au col de l’Escrinet (Ardèche)
Au nord-est :
- Jura : le 16 avril un adulte sur le premier plateau dans le département du même nom ;
- Léman (est) : le 4 mai un adulte sur la rive française puis sur la rive suisse.
Au sud-ouest : dans l’Aude (piémont pyrénéen oriental
Trois couples connus : un abandon après 30 jours de couvaison, un couve depuis mi avril et le dernier seulement depuis le début de cette semaine. Un quatrième la limite entre l'Aude et d'Ariège? La prochaine journée de prospection devrait clarifier la situation. Le jeune du couple tardif devrait quitter le nid mi-septembre. A-t-on déjà connu des réussites à une telle date?

IV. MOINE Aegypius monachus dans le sud-est de la France
Baronnies (Rémuzat) avec des visites fréquente dans le Diois (Chamaloc) : sept individus, dont cinq au plumage marqué et deux au plumage non marqué, mais bagues lues (CAJ et CIC) , nés dans les gorges des Causses : l’un plus noir, l’autre plus brun et l’un très “mité” (en mue), l’autre au plumage en bien meilleur état. Arnhem lâché Verdon, à Rémuzat (Baronnies) depuis le 12 février et surtout dans le Diois ensuite, où il était encore identifié le 10 mai, a fait retour à Rougon (gorges Verdon) site de lâcher où il est observé depuis le 12 mai à 20h00. Laurita dentifié à Chamaloc (Diois) les 13 et 23 avril, n’a plus été vue dans les Baronnies après le 4 avril, identifiée le 13 à Rougon (gorges Verdon) à partir de 9h41 “revue en vol dans la matinée prendre un thermique avec des fauves. Depuis aucune nouvelles”. Vue à Rémuzat (Baronnies) le matin du 20 mai mais trois jours après, le soir, au charnier à Rougon ! Depuis son lâcher (taquet été 2004), assez casanière : n’avait été identifié hors des Baronnies que Diois, en 2005 : six fois à Chamaloc , une fois dans le Haut-Diois (Duffre) et le sud du Vercors (Font d’Urle). Une “jeune fille “qui s’émancipe? “Nous n'avons plus de contact avec Guernica, Quercus, et Asphodèle (ces trois oiseaux – des B. - ont toujours des décolorations). Donc il faut ouvrir l'oeil ! partout ! même dans les Causses !” Tessier Vautours en Baronnies
Mercantour : un v. moine marqué, qui semblerait être Asphodèle, les 19 avril et 17 mai. Alpilles : un le 8 mai, qui semble marqué.

VI. - LES TROIS ESPECES SUR LE TRANSIT DIOIS-BARONNIES
P. Loquineau éleveur à Jonchères et AMM réside sur la voie de transit des vautours fauves entre Diois et Baronnies. Il en voit donc habituellement des dizaines, au vol ou posé. Le 12 mai, ils étaient posés, avec cinq vautours moines, dont des marques identifiables. Il les a photographie, ainsi qu’un autre oiseau non identifié : clairement un Perc ! Ceci quasiment à sa porte... Avec ses photos et ses données il m’envoie des réflexions intéressantes par leur état d’esprit : “Et un petit commentaire d'un citoyen ordinaire : nous avons maintenent un Patou dans le troupeau et je trouve ça dix fois plus beau un troupeau avec un Patou calmement au milieu. Je n'imagine plus ni en bergerie, ni dehors un troupeau sans Patou. Et bien c'est exactement la même chose avec les vautours ! Je n'imagine plus une seconde mon paysage sans la présence fréquente des vautours ! Ca serait fade et triste...” Pas si ordinaire que ça le “citoyen”, non ?