info vautours 14

Infos jusqu’au 2006 inclus N° 14 de l’année


I. - PERC Neophron percnopterus
Le couple de Chamaloc observé au minimum chaque fin de journée au site haut. Une sixième copulation observée le 15 juin à 21 h, quoiqu’on ne les observe pas en continu

II. - VAUTOUR MOINE Aegypius monachus

Chamaloc (Diois) : l’espèce est observée régulièrement, avec des identifications : dernièrement AUU, des Causses et Laurita, des Baronnies.

A distance des noyaux de population :

Suisse : un les 11 et 12 juin en Ajoie, plaine au pied du Jura, dans le canton du même nom, à Bressaucourt : c’est Caire né en 2004, mis au taquet l’été dans les Baronnie, recueilli épuisé en Sicile en décembre de la même année. Lâché à nouveau le 1 mars 2006 dans les Baronnies il n’y a plus été identifié après le 3 juin 2006. On peut supposer que c’est lui qui a été vu en Haute-Savoie (Bargy) le 7 juin. S’obstene à voyager à distance en changeant diamétralement de direction, vu ses déboires antérieurs? Un têtu tenant compte de l’expérience?

Baronnies : retour à Rémuzat d’Asphodèle identifiée le 12 juin, alors qu’elle n’y avait plus été vue après le 7 mars. A probablement fait un séjour au Mercantour en avril et mai (cf. Bulletin n° 11).

Cantal : 1 à Chaliers le 11 juin (avec 6 v. fauves).

Alpes-de-Haute-Provence : le 12 juin à Clamensane nord-est de Sisteron 1 posé au sol au pied de la falaise où un vautour fauve est posé.


III. - VAUTOUR FAUVE Gyps fulvus

Diois : à Chamaloc : depuis le 3 juin, moyenne = 58,46, CV =19%, extrêmes : 35-77

Dévoluy : la fréquentation par la population Diois-Baronnies, notée à partir du 28 mai(4), atteint 30 le 11 juin, près du lac du Lauzon. Au moins deux à tête bien rouge : ont mangé très récemment !

A distance des noyaux de population :

Champsaur : 3 le 10 juin à l'Est de St-Bonnet, volant vers l’Est.

Italie : 5 le 10 juin dans les Alpes occidentales à la Punta della Battagliola dans la Valle Varaita, province de Cuneo.

Maurienne : le 11 juin 9 à Valloire, en haute montagne. Arrivent par versant du torrent Le Maurian (vallon du Lac Goléon, commune de La Grave de l'autre côté, la ligne de crête est en limite communale) , survolent la crête, cerclent et disparaissent dans les nuages

Vercors NE : 7 vautours aux Deux Sœurs, se dirigeant vers le Connex (Mathésine) le 13 juin.

Provence : multiplication des observations du 1 au 14 juin : gorges de la Nesque (24! proche des Baronnies pour des vautours), pays d'Aix (3), près d’Avignon (9), au NE de Sisteron (1), Crau (2). Xérophile (nom de circonstance!), né en 2005dans les gorges du Verdon, où il était identifié (bague) jusqu’au 26 mai (lors d’une curée), le lendemain sur un pin en bordure de l’hippodrome du Dreven, au bord de l’étang de Berre. Il y est resté bloqué jusqu’au 4 juin par un fort mistral, presque continuellement perché, non effarouché par les nombreux observateurs ni intéressé par la nourriture. Le 7 juin identifié au Verdon lors d’une curée.

Nord du Massif Central :
Cantal : 6 à Chaliers le 11 juin (avec un v. moine) au-dessus du bourg, tracent plein sud vers la Lozère
Loire : 4 au Pilat (Colombier) le 13 juin.

Aude (piémont de l’Est des Pyrénées) : 35 Vautours sur la placette de Bugarach le 12 juin, celle de Soulatge est elle aussi maintenant systématiquement fréquentée après chaque nouveau dépôt.


IV. - SEMINAIRE SUR LES RISQUES D’INTOXICATION DES RAPACES 22 et 23 juin dans le Gard.
LPO Mission Rapaces tél 01 53 58 58 37, courriel < rapaces@lpo.fr>


V. - FERMETURE MASSIVE DE CHARNIERS EN ESPAGNE AFFAMANT LES VAUTOURS
Plusieurs problèmes de nature et d’urgence différentes, donc à bien distinguer :

a) Comprendre l’afflux de vautours fauves au nord des Pyrénées
Qu’est-ce qui est dû à une très récente fermeture de charniers en Espagne et ce qui n’est que le développement d’un phénomène commencé il y a des années et où les réintroductions du Massif Central puis des Alpes ont joué un rôle décisif ? La voie d’investigation me semble être modéliser les mouvements, surtout à partir des lectures de bague avant et après la suppression massive de nourriture en Espagne. Ceci pour répondre à une remarque d’Eliotout : qualitativement, il est probable qu’on trouvera des mouvements en toute s directions. Il faut voir si quantitativement, une trouve une accélération très significative corrélée dans le temps et l’espace aux fermetures de charnier en Espagne. Il n’y a pas urgence à court terme. Mais ce serait du plus grand intérêt, y compris pour la gestion à long terme.

b) Une urgence de gestion à court terme dans certaines régions quelles que soit les raisons de l’afflux récent
A propos de l’arrivée sans précédent de vautours dans l’Aude, Yves Roullaud (Percnaude) souligne qu’ elle risque d'être dans certain secteur au détriment des actions menées en faveur des Vautours, si nous savons pas prendre des mesures de gestions appropriées. Il ne faudrait pas qu'un manque de gestion pendant des années en Espagne suivi de décisions arbitraires, mette en danger une partie du travail en faveur des Vautours de ce coté ci de la frontière. Il ne va pas très aisé de prôner la création de placettes éleveurs dans ce genre de contexte, de plus quand cette situation est le résultat de la fermeture des muladares en Espagne. Nous avons intérêt a communiquer sur la façon dont nous gérons en France ces installations en comparaison avec ce qui se faisait en Espagne. Le niveau de population des Vautours en Espagne est lié au développement très important de l'élevage industriel de cochon sans qu’aucun système d'équarrissage à la mesure de cet élevage ait été mis en place.

c) en Espagne
Faire cesser l’aberration actuelle en développant un système de charniers officiels est évidente, également pour d’autres charognards (Milans) et d’importance démographique dépassant les frontières du pays.
Je ne développerai pas davantage car les personnes et organismes compétentes concernées s’activent dans ce sens. Je me contenterai de relayer leurs éventuelles informations et/ou action.

d) Ailleurs hors d’Espagne quelles que soit les raisons de l’afflux récent
Dans les biotopes de réintroduction de l’espèce dans les Alpes françaises et dans les Causses pour le moment, la situation n’a rien de préoccupant, au contraire : continuons le suivi.
A distance des noyaux de population où que ce soit en France ou dans d’autres pays alpins, saura-t-on saisir cette occasion? du développement des visites pour organiser la mise à disposition de charognes et transforme l’erratisme en transhumance régulière, voire à terme en installation pérenne. Il y faudrait intelligence, documentation solide, aptitude à communiquer avec public et autorités, enfin une volonté décidée?

La traduction du courriel en anglais d’Alvaro Camiña reproduit dans le bulletin précédent m’a été envoyée par l’association Percnaude Je vous en fais profiter. : “Je vais résumer ce qui se passe en Espagne. Comme vous l’avez peut-être lu dans mon papier publié en 2004 (conférence WWGBP de Budapest en 2003), les mesures anti-BSE n’ont eu aucun effet sur les populations de vautours. Il existe aussi un second papier sur le Vautour fauve (VF) décrivant sa distribution en Espagne en fonction des régions (malheureusement l’éditeur a oublié un tableau).
Cependant, la situation a changé ! Depuis le milieu et la fin de 2005, deux gouvernements régionaux (CastillE-Léon et Aragon) ont mis en place un programme déquarrissage. Jusqu’en 2005 tous les « muladares » (dépôts/décharges ?) des deux régions (concernant la majeure partie de la population de VF dEspagne) étaient opérationnels. Depuis TOUS ont été fermés ou sont en voie de l’être. Aucune alternative n’a été prévue par les autorités en charge de lenvironnement de sorte que la ressource alimentaire nexiste plus. Je fais référence à 40 sites de nourrissage, et jen ai visité une centaine en Aragon et dans dautres régions.
Nous ne pouvons pas évaluer la ressource alimentaire fournie par l’élevage ovin extensif et semi-extensif, mais j’ai peur quelle ne soit pas énorme. Une des raisons principales de l’augmentation de la population de VF en Espagne était l’élevage intensif de porcs, mais tout le monde avait toujours soutenu que la principale source de nourriture était l’élevage extensif. Un article scientifique va être publié sous peu par Acta Ornithologica sur « la raréfaction de la ressource alimentaire des VF dans Los Monegros (région dAragon) comme conséquence des mesures BSE ». Dès que ce document sera disponible, je vous le ferai parvenir.
Ces derniers mois (mai et juin), un grand nombre de VF venant du Sud de l’Espagne et de l’étranger (Afrique) est arrivé dans le nord. Ces individus doivent coexister/entrer en compétition avec les vautours nicheurs résidents. Tant que l’Aragon et Castille-Léon navaient pas modifié leur programme d’équarrissage, la ressource alimentaire des vautours était assurée jusqu’à un certain point.
Nous avons déjà noté des changements en matière de reproduction (je vous écris alors que je suis sur le terrain en train de visiter les colonies. Ici, dans la Rioja, on a noté une baisse d’environ. 25% des couples nicheurs). Les données concernant le pays basque sont encore bonnes, même chose pour Castellon). Il nous faudra collecter toutes les données à la fin de la saison de reproduction pour avoir un aperçu complet, mais il y a déjà des signes inquiétant dans le nord. On a rapporté cette année des « attaques » sur le bétail dans la province de Soria, en Aragon et au Pays basque. Il ne faut pas oublier que d’autres attaques avaient été notées les années passées en Castellon, Cantabria et Andalousie.
À mon avis, il nous faut agir résolument. La semaine dernière, j’ai parlé de cette affaire devant la Commission Européenne lors de la semaine verte. La réponse a été claire : « Nous avons déjà fait ce qu’il était nécessaire de faire pour garantir la ressource alimentaire au moyen de sites de nourrissage »...« Maintenant, les autorités espagnoles ONT L’OBLIGATION de mettre ces règlements en pratique ». Et c!est justement ce qu’elles ne font pas en Aragon et en Castille-Léon. Ces dernières ont laissé passer six ans sans rien faire (excepté dans la province de Soria où quelques sites de nourrissage, mais pas assez, sont opérationnels).
Au refuge de rapaces de Montejo, le garde Jésus Hernando assure le ravitaillement en nourriture pour le moment, mais le futur est incertain. Ce site de nourrissage fonctionne, mais les fermes et autres sites des environs manquent de nourriture. J’avais discuté de ce problème il y a 2 ans avec SEO (Alberto Madrono et Juan Carlos Atienza) lorsque l’amendement de la décision 322/2003 avait été défendu par la LPO (juste après mon retour de la réunion sur le Vautour percnoptère à Peyreleau). À lépoque, muni de toutes les informations, j’avais expliqué à SEO qu’il était seulement nécessaire de soutenir la position française : pas de réponse. L’amendement avait été fait, mais à ma connaissance seulement par nos collègues français et le ministère de l’agriculture espagnol. Nhésitez pas à demander plus de détails à ce sujet. J’essaierai de répondre à tous dès que possible. Ici, les autorités pensent que nous avons une grande quantité de VF et quil n’y a aucune raison de s’inquiéter.”


VI. - INFOS DIVERSES

VIRUS
On m’avise ne n’ouvrir aucun courriel appellée “invitation”, quel que soit l’expéditeur et d’éteindre immédiate l’ordinateur : virus très, très, très destructeur

LE RHONE FLEUVE A SUIVRE dimanche 18 juin de 10 à 18 h manifestation gratuite.programme et autres infos à demander à <frapna.nature@wanadoo.fr>
Pour la sortie sur le Rhône, inscriptions sur le stand de la FRAPNA toute la journée du dimanche au port de l'Epervière à Valence, dans la limite des places disponibles. Les personnes inscrites mais ne s'étant pas présentées à l'embarcadère à 16h, verront leurs places attribuées à d'autres.

LE SYNDICAT NATIONAL DE L’ENVIRONNEMENT COMMUNIQUE : LA POLITIQUE DE DESTRUCTION DES MOYENS AU SERVICE DE LA BIODIVERSITÉ CONTINUE !
Un accord vient d’être signé entre le Gouvernement et la Fédération Nationale des Chasseurs qui prévoit

le financement par l’Etat d’environ un quart du budget de l’Office National de la Chasse et de la Faune ;
l’abandon par cet établissement public de ses missions d’intérêt général et patrimonial au profit des seules missions cyngétiques ;
la suppression de 222 postes, soit 15% de l’effectif total : abandon du recrutement de poste vacants, remplacment de seulement 40% des départs à la retraite.

Demain, les seules données disponibles pour définir quota, période de chasse, espèces chassées, seront donc celles des Fédérations des Chasseurs.
La Ministre de l’Ecologie, qui ne disposait que d’environ 8500 agents s’en voit confisquer 20% au profit exclusif du lobby chasse.
Les chasseurs reconnaissent dans un courrier au Ministre avoir obtenu tout ce qu’ils demandait : excellent exemple pour les autres lobbies...
On ne recule devant rien quand on prépare les élections...