info vautours 15

Infos jusqu’au 28 juin 2006 inclus N° 15 de l’année (omission précédente : le n°14 couvrait jusqu’au 17 juin)


I. - BOUQUETIN DES ALPES Capra ibex
“Présentation de l'étude de faisabilité de la réintroduction du Bouquetin dans les Bauges lors d'une des conférences d'été organisées par l'Association des Amis des Réserves Naturelles des Aiguilles Rouges, de Carlaveyron et du Vallon de Bérard. Pour ceux qui sont dans le coin et ceux que ça intéresse, n'hésitez pas ! Mardi 11 Juillet à 21h00 à Vallorcine (juste après Chamonix), à la Ruche, l'entrée est évidemment gratuite.”
Nathanaël VETTER - BTS Gestion et Protection de la Nature 2005 à Poisy.


II. - GYPAETE Gypaetus barbatus
Reçu de Richard Zink les marques individuelles des sept indidivus slâchés en 2006 dans les Alpes, en Autriche et en Italie.


III. - PERC Neophron percnopterus
Chamaloc (Diois) : le couple n’est plus observé quotidiennement en fin de journée sur le reposoir du site haut (un individu ce soir, aucun les jours précédents). Mas on le voit dans la journée au site bas.
Baronnies : le couple nicheur non loin de Nyons a échoué sa reproduction vers la mi-juin pour une cause inconnue. C’est dommage, bien sûr.
Mais il n’y a pas de quoi s’affoler : depuis la première reproduction en 2001, la moyenne reste à 1 jeune par an à l’envol : deux échecs, trois années à un jeune et deux années à deux jeunes à l’envol.
Deux autres oiseaux (couples?) régulièrement vus à Rosans, à l’autre extrémité du massif, sur le versant Hautes-Alpes.
D’autres observations dans la Drôme et alentours?

Causses : la LPO-Grands Causses se réjouissait récemment de la présence de poussins dans deux aires. Aujourd’hui, elle communique la mort d’un reproducteur...”l'empoisonnement semble évident, mais il est toujours difficile de trancher (avant) résultats d'analyse. L'an dernier, une femelle de milan noir et 2 poussins ont été retrouvés dans les même circonstances et à la même époque, à environ 30 km de distance.
Thierry Buronfosse (Ecole Vétérinaire de Lyon) avait alors conclu à un empoisonnement par insecticide (aldicarbes), mais les cadavres étaient en trop mauvais état pour affiner le diagnostic.”

Cantal (pour les lecteurs non français : nord du Massif Central français) : 1 immature le 6 juin à Massiac


IV. - VAUTOUR MOINE Aegypius monachus

Causses :
Deux échecs lors de l'incubation, deux lors de l'élevage mais il reste douze poussins au nid : jusqu’à maintenant, taux d’échec tout à fait normal.
Quel que ce soit le nombre de jeune à l’envol, avec seize couples ayant pondu, 2006 restera un succès sans précédent mais problament pas sans lendemain : on est probablement à un tournant dans la dynamique de population, au début du “décollage” proprement dit des effectifs. On doit donc s’attendre à voir augmenter également les visiteurs ailleurs, et pas uniquement dans les noyaux de population du Vautour fauve


V. - VAUTOUR FAUVE Gyps fulvus
L’augmentation du transit au nord des Pyrénées est sensible tant les noyaux de population que très loin d’eux.

Dauphiné-Savoie

Un adulte épuisé sur un toit à Upie (plaine de Valence,vallée du Rhône entre Alpes et Massif Central) recueilli hier par Faton, Réserve Naturelle des Ramière, déshydraté et amaigri (5 kg...) en observation et sous perfusion en fin de matinée aujourd’hui. Moins abattu dans l’après-midi. Avalé immédiatement les morceaux de foie placés dans son bec. Plus tard, a mangé seul des rognons.
sChamaloc (Diois)
L’augmentation saisonnière des effectifs se poursuit :
3-19 juin (n = 15) moyenne = 56,17, extrêmes 19-69, C.V. 25,35%,
20-28 juin (n = 9) moyenne = 81,78, extrêmes 63-117, C.V. 18,80%
L’augmentation au fil des ans se poursuit également :

l’effectif de 70 est atteint ou dépassé en 2006 dès le 13 avril (74), alors qu’en 2005 il avait fallu attendre le 14 juillet (77) ;
l’effectif de 117 le 23 avril 2006 est pour le moment le record absolu (116 en 2005). Or le palier estival n’est pas atteint habituellement qu’autour de mi-juillet. En 2005, des effectifs ≥ 100 n’avait été atteints que du 12 août au 6 octobre (quatre fois).


Vercors
Il y a quelques années, les données dans la moitié nord du massif étaient exceptionnelles et d’effectifs toujours faibles. Ce n’est plus le cas.
Record actuel : le 27 juin (hier) 35 à 40 au-dessus du stade de neige de Lans.

Chartreuse
Déjà six données , de 1 à 3 oiseaux : analogue à ce qu’on voyait dans le nord du Vercors il y a quelques années.

Ailleurs : multiplication des observations et des effectifs, tant en haute-montagne que dans les Préalpes et même en plaine, souvent en groupes
9 à Valloire (Savoie), 10 à Taninges (Haute-Savoie), 6 dans le Chablais (Haute-Savoie), 6 dans les Terres Froides (Isère)

Evolution attendue :

Vercors : fréquentation plus soutenue de la bordure sud-ouest. Le 23 juin : 24 se posent dans les falaises bordant Ambel, près du pas de l’Infernet. Présence moins exceptionnelle dans la bordure rhodanienne (Monts du Matin)

Ailleurs : développement de transhumance là où la nourriture est disponible (Effectifs élevés de chamois et/ou bouquetins ; bétail en alpage avec gestion pas trop névrotique des charognes...)

Auvergne LPO Auvergne
La somme des effectifs des diverses observations augmente rapidement au fil des ans : 2003 : 57 ; 2004 : 68 ; 2005 : 84 ; premier semestre 2006 : 143 !

Au nord et à l’est transmis surtout par associations concernées
Le nombre d’observation au nord des Alpes et du Massif Central est sans précédent, avec également des données en Suisse et en Allemagne, aussi au nord que la Thuringe et la Basse Saxe.
La moyenne des effectifs reste modeste (entre 4 et 6), mais avec un maximum remarquable : 50 le 16 juin à Cluny (deux groupes en vol : 33 + 17) F. Chiono ONF
Rappel : l’an passé en mai 54 ensemble dans le Jura suisse.

Allemagne : un des visiteurs a été équipé pour suivi par satellite Transmis par J.-Y. Follet
Le vautour fauve recueilli épuisé en Basse Saxe après trois semaines de remise en forme a été relâché le 24 juin équipé pour suivi par satellite par la station Ornithologique de ce Land. Excellente initiative qui pourrait être très instructive.
On ne peut qu’admirer l’aptitude de nos voisins à tirer parti d’un tel accident. En France, il est douteux qu’on y arrive : les associations n’auront probablement pas les moyens financiers, les organismes publics n’ont probablement pas la souplesse nécessaire pour réagir face à l’imprévisible : le moindre financement doit être prévu un ou deux ans à l’avance. Nous devrions proposer à nos collègues allemands d’équiper et de suivre les oiseaux trouvés épuisés à distance des noyaux de population où que ce soit en France. Il est bien possible que l’intérêt intrinsèque de l’étude les motive. Je serais pleinement partisan de proposer cette opportunité d’étude à la souplesse opérationnelle des Allemands car je suis sceptique sur la possibilité d’y arriver en France.
Ci-dessous détails sur le vautour suivi par satellite trouvés sur le site http://tierheim-kronach.de/?p=1621: (Je ne sais pas si les deux points finaux font partie de l’adresse. Je crois que non) par Ralf Busch qui précise : “Die Teile dieser Nachricht, die nicht aus Text bestanden, wurden entfernt”
Berlin/Sachsenhagen, 21.06.2006. Knapp drei Wochen befand sich der Gänsegeier "Gonzo" in der aktion tier-Wildtier- und Artenschutzstation in Sachsenhagen. Jetzt fliegt er wieder quer durch Deutschland. Ob er mit der wiedergewonnenen Freiheit zurechtkommt und wohin ihn sein Weg führt, soll ein Satellitensender zeigen, den er jetzt auf dem Rücken trägt. Etwas überrascht über die enorme Größe des Vogels war Anja Junghanns, Mitarbeiterin der Wildtierstation, schon als sie den Geier am 28.05.2006 auf einem Hof bei Hildesheim abholte. Bereits seit mehreren Tagen wurde er in der näheren Umgebung beobachtet und schließlich auf einem Rübenacker eingefangen. Anscheinend hat ihn das schlechte Wetter, welches seit 14 Tagen vorherrschte, stark geschwächt, denn ohne entsprechende Thermik ist ein so schwerer Vogel (bis zu neun kg) nicht in der Lage, hoch in die Luft zu steigen und auch über große Entfernungen tote Tiere zu finden, von denen er sich ernährt. Bei der Eingangsuntersuchung durch Stationsleiter und Veterinär, Dr. Florian Brandes, konnte dann auch nur festgestellt werden, dass der Gänsegeier mit einer Spannweite von 2,50 m zwar schwach und abgemagert, aber ansonsten in einem guten Zustand war. Zunächst gingen die Mitarbeiter der Wildtierstation von einem entflogenen Zoovogel aus, denn schon seit dem Mittelalter ist der Gänsegeier als Brutvogel in Deutschland ausgestorben. Lediglich im Alpenraum kann man gelegentlich Durchzügler beobachten, nicht aber bis Norddeutschland. Hinweise von Ornithologen über mehrere Beobachtungen von Gänsegeiern, die seit Mitte Mai einzeln oder in Gruppen bis nach Thüringen und Niedersachsen eingewandert sind, bestärkten den Verdacht, dass es sich um einen Wildvogel handelt. Der Vogel hatte weder einen Ring noch einen Mikrochip, welche in Zoos zur Kennzeichnung von Tieren verwendet werden und verhielt sich wesentlich scheuer und nervöser als Zoovögel dies normalerweise tun. In Zusammenarbeit mit der Staatlichen Vogelschutzwarte Niedersachsen wurde beschlossen, den Geier wieder in die wohlverdiente Freiheit zu entlassen. Um diesen seltenen Vogel nicht unkontrolliert seinem Schicksal zu überlassen, nahm Dr. Brandes Kontakt zu Dr. Oliver Krone vom Institut für Zoo- und Wildtierforschung in Berlin auf, der ein Projekt zur Besenderung von Seeadlern leitet und entsprechende Erfahrung auf diesem Gebiet hat. Spontan erklärte sich dieser bereit, an der kontrollierten Auswilderung mit Hilfe eines Satellitensenders mitzuarbeiten. Dieser Sender, dessen Bereitstellung mit der großzügigen finanziellen Unterstützung der aktion tier - menschen für tiere e.V., dem Projektpartner der Wildtier- und Artenschutzstation, ermöglicht wurde, versetzt die Mitarbeiter in die Lage, den Wanderweg des Gänsegeiers zu überwachen und das Tier im Notfall auch wiederzufinden und einzufangen. Es wird vermutet, dass die beobachteten Gänsegeier aus Südwesteuropa kommen - möglicherweise sogar aus Spanien, wo es die größten europäischen Geiervorkommen gibt. Diese sind von akutem Nahrungsmangel bedroht, denn aufgrund einer EU-Hygienevorschrift dürfen seit diesem Jahr verstorbene landwirtschaftliche Nutztiere nicht mehr offen liegen gelassen und durch die Geier entsorgt werden wie es bislang üblich war. Die plötzlich fehlende Nahrungsgrundlage könnte ganze Gruppen von Geiern veranlasst haben "auszuwandern" und neue Gebiete zu erkunden. Am letzten Samstag wurde der Geier von Dr. Krone besendert und in einer gemeinschaftlichen Aktion der aktion tier-Wildtier- und Artenschutzstation, Staatlichen Vogelschutzwarte und dem zuständigen Forstamt in einem geeigneten Gelände in die Freiheit entlassen. "Gonzo" zeigte sofort, dass ihm die Pflege in der Wildtierstation gut getan hat und flog mehrere hundert Meter weit auf eine hohe Kiefer, um sich von dort erst einmal die Landschaft zu betrachten. Gespannt warten nun alle Mitarbeiter der beteiligten Institute auf die Daten des Senders und darauf, wie der Gänsegeier sich im Norddeutschen Raum verhalten wird.”


V. - COLLISION AVEC UN HELICOPTERE DE L’ARMEE
“Jeudi 22 juin en début d'après-midi, un hélicoptère de l'armée a percuté un Vautour fauve dans le Grand canyon du Verdon. D'après les observateurs, les 2 hélicos (type puma donc des gros modèles) qui se suivaient sont passés beaucoup plus bas en altitude que le belvédère de la Dent d'Aire sur la route des crêtes. D'après le pilote (propos rapportés), ils volaient à 180 km/h, n'ont rien vu venir et n'étaient pas au courant de la présence de vautours dans le secteur.
Dommages colatéraux : désintégration immédiate du vautour et bris d'un partie du cockpit en plexiglass de l'hélico qui a dû se poser vers l'auberge des crêtes. Une chance que l'accident n'ai pas été plus grave...
Concernant la victime, on m'a donné les restes trouvés dans le cockpit. Il s'agit d'un vautour adulte (nicheurs ?). L'analyse génétique à partir des échantillons de muscle et de plume permettra peut-être d'identifier l'oiseau.
Il s'agit du 2ème cas français de collision avec un vautour cette année. Ce printemps, un Rafale en a heurté un dans les Causses. Le pilote d'essai Dassault a pu ramener l'avion à Istres.
Et du 2ème cas de perturbation avéré par un hélicoptère dans les gorges du Verdon cette année. Le 17 avril dernier, un hélico privé a effectué 2 passages très proches (environ 20 m) devant la falaise des vautours à Rougon ("la Barre de l'Aigle" pour ceux qui connaissent). Résultat : de nombreux vautours s'envolent dont certains couveurs (pas tous), et échec d'un reproduction en cours d'incubation. Malheureusement, l'immatriculation de l'appareil n'a pas pu être relevée.
Plus réjouissant en ce moment, la présence de 12 poussins (sur 25 pontes c'est un peu faible mais vu ce qui ce passe...) dont les premiers ne devraient tarder à s'envoler ; une colonie de 90-110 vautours renforcée par de nombreux immatures probablement ibériques (conditions de déplacements très favorables et fermetures de charniers en Espagne) ; Arnhem, Le Vautour moine du Verdon est toujours là ainsi qu'un percnoptère, le mâle de 2005 qui ne s'est pas trouvé de partenaires (mais qu'est-ce qu'il attend !!).”
Sylvain Henriquet LPO PACA antenne Verdon
Il semble que l’armée ne soit pas décidé à tenir compte de la présence des colonies de vautours avant qu’un hélicoptère ou un avion ait été détruit.
Une concertation puis une démarche commune officielle des organismes concernés ( LPO, Vautours-en-Baronnies, Parc National des Cévennes, Parcs Naturels Régionaux du Vercors et du Verdon, etc.) n’est-elle pas urgente?