Info vautours

Voici une lettre réalisée par J.P.Choisy sur les vautours en france et plus particulièrement ceux du Vercors. Ces derniers sont en cours de réintroduction et J.P.C participe entre autre à cette réintroduction.

Info vautours n°6 de 2006

Situation le 20 Mars 2006 N° 6 de l’année

Sources associatives :
Baronnies : Ch. Tessier, Association Vautours en Baronnies
Causses : Ph. Lécuyer, association LPO GRANDS CAUSSES
Aude : LPO Aude

Un grand merci aussi aux relais efficaces tels que Deliry, Krammer !

NB Détails, dont les noms des observateurs, dans le tableau Excel qui sera envoyé ultérieurement.



RHONE-ALPES-PROVENCE-COTE D’AZUR

VAUTOUR FAUVE

Baronnies Source : Ch. Tessier, Association Vautours en Baronnies 20/03/06
51 pontes !

Diois
On est sorti du minimum minimorum (19 janvier-18 février, m = 6,23, C.V. 73%), mais on reste à niveau très modeste, avec une moyenne dépassant à peine 10, un pic de 48 le 7 mars (non compris dans le calcul de m) après lequel la variabilité diminue (C.V. = 57,5% avant 38,4% après) .

Verdon
Aucune information

A distance des noyaux de population :

Préalpes de Grasse Les observations reprennent (dernière le 15 septembre 2005)

5 mars : trois observations en fin de matinée (2, 3,1). Total ≥ 3
7 mars : une soixantaine longeant le sud du massif du Cheiron (seule observation hors de la zone Col de Vence-St Jeannet où vus le même jour,de 11 h à 13h20, 13 observations : de 1 à 31) ;
15 mars : 12.

Rappel comparatif : en 2005, pas d’observation avant le 29 avril...à ma connaissance.

Plateaux NE du Var : le 10 mars, 6 le matin sur le Lachens, 2 l’après-midi aux Agros.

Région de Nice : le 12 mars : 2, puis 7 un minute après, volant dans la même direction SO


VAUTOUR MOINE
Baronnies
Le premier mars 2006 ont été lâchés à Rémuzat Asphodèle (femelle née en 2004) , Caire (mâle né en 2004) et Pivoine (femelle née en 2002), tous à bague Darvic bleue à lettre blanches.
Pour les deux derniers, c’est un second lâché : après un premier au même lieu ils avaient été recueillis épuisés Pivoine sur la rive nord du Léman (Suisse) et Caire en Sicile (après avoir été observé près de la côtye une centaine de kilomètre au nord de Rome.
On peut parfois (le 7 mars par exemple) voir jusqu’à huit vautours moines ensemble dans le ciel de Rémuzat !


PERCNOPTERE : retours précoces !

Préalpes de GrasseBaronnies : le 7 mars.
Vers 13h45, “avec dizaines de vautours fauves (cf. cette espèce) longeant le versant Sud du Massif du Cheiron” Pascal Genoud
Sans doute le même jour aussi dans le secteur Col de Vence-St Jeannet
“ je pensais voir un percno au milieu de 30 vautours (fauves)... Pour les non connaisseurs, le Baou de St jeannet et le Cheiron sont distants d'environ 15 km et autant pour les Gorges du Loup. Depuis qq années ce triangle équilatéral est l'un des sites les plus attractifs, pour la partie sud du dept.”
Première observation locale depuis neuf ans : “le 06 mai 1987, Colette Prangé, épouse du grimpeur, amie et ornitho débutante, me téléphone à 19h 00 pour me décrire un oiseau faisant sa toilette et s'apprêtant à passer la nuit dans le Baou de St Jeannet (06), au dessus de sa maison. Sa description est sans aucune ambiguïté, après toutes les questions que je lui pose : c'est un percno.... C'était, à ma connaissance, la seule obs depuis longtemps dans les Alpes Maritimes” Michel Belaud.
Le retour spontané du Percnoptère induit sur tous les sites français de réintroduction du Vautour fauve pourrait aussi concerner ceux de présence saisonnière de ce dernier.

Baronnies : le 17 mars ! La donnée la plus précoce depuis que l’espèce se reproduit à nouveau dans le département de la Drôme (2000).



NOUVELLES DE VAUTOURS AILLEURS

CAUSSES (sud du Massif Central)

VAUTOUR MOINE
15 couples certains, 16 probablement, 17 possibles.

VAUTOUR FAUVE
140 à 150 couples ! (population totale ≥ 600 individus) ; 156 pontes constatées, y compris les pontes de remplacement.

LITTORAL DU LANGUEDOC
Le 9 mars un individu visiblement épuisé à l’embouchure de l’Aude


@
+claude

Quelques obs d'un jeune vautour moine sur notre secteur et notamment une secteur Manival (St Ismier).

N'hesitez pas à transmettre des obs de ces oiseaux énormes

VAUTOUR MOINE : A VOS JUMELLES !
Au moins un individu dans la région grenobloise. C’est ce qui justifie ce second bulletin la même semaine.
Un vautour moine a été observé successivement en divers points bordant la vallée de l’Isère :

au débouché aval de la cluse entre Vercors et Charteuse, à Moirans (au Glairon) les 19 et 20 mars 2006 ;
en plein dans cette cluse, à St Egrève, toujours le 20 mars ;
en amont de cette cluse, à St Ismier, en bordure de la Chartreuse, le 22 mars.


Ceci évoque une remontée de la vallée de l’Isère et ferait prévoir l’arrivée prochaine de l’oiseau en Savoie, voire en Suisse. Logique... mais faux !
La carte jointe à l’observation du 22 mars montre sans ambiguité qu’il longeait bien le piémont de la Chartreuse, mais...vers l’aval, dans le sens Chambéry-Grenoble : traversée du plateau des Petites Roches, orbes descendantes rives gauche du Manival, poursuite avec remontée laborieuse et posé très probable vers 900 m. sur le versant pentu , avec éboulis et boisements, sous les falaises du St Eynard, à l’amont de Pierre Grosse.

Les marques du plumages décrites par Thierry Pujol, auteur de cette dernière observation, évoquerait Asphodèle, femelle née en 2004, lâchée le premier mars 2006 à Rémuzat (Baronnies) où on ne la voir plus depuis quelque temps : rémiges droites décolorées : 21, 22 ; 24 ; 27,28, 29. La distance d’observation peut très bien expliquer que Pujol ait perçu deux barres claires (la 23 non décolorée peut ne pas avoir été perçue, ou être tombée) avec l’impression d’une position un peu moins vers la base de l’aile.
Sinon, il faut nécessairement que ce soit un oiseau des Causses : je pose la question à Lécuyer, de la LPO Grands Causses.

Pujol est retourné prospecter le 23, là où il avait vu se poser l’oiseau la veille, sans le retrouver.
Si c’est un oiseau lâché depuis fin 2005 dans les Baronnies, son émetteur doit encore fonctionner, ce qui justifierait une prospection radio. Pour ceux qui auraient du matériel et des compétences, la fiche de “Vautour en Baronnies” indique pour Asphodèle une fréquence de 148074 (sans unité. Herz, je suppose). Les fréquences des autres lâchés en décembre 2005 sont 148093 et 148122, en mars 2006 sont : 148053 et 148015. Si certains sont équipés et décidés à y aller, je peux leur envoyer les fiches avec marque de plumages, bagues, etc. de ces oiseaux, ainsi que, avec les fréquences, celles des oiseaux lâchés depuis l’été 2004.

NB Si vous voyez cet oiseau, une info de première importance est : paraît-il épuisé ou non?

oui ? Il faudra rapidement le reprendre. Téléphoner alors à Christian Tessier, Vautour-en-Baronnies, 04 75 27 81 91 ;
non? Eviter de l’épuiser. Vers Moirans les ornithos “ont vu le vautour posé dans un champs labouré et un papy avec sa petite fille l'ont fait envoler” : exactement ce qu’il ne faut pas faire, car cela épuise ses réserves. Par contre, il est très recommandé de mettre de la nourriture dans son champ visuel. En 1999, un vautour fauve lâché un mois avant a été signalé le 13 décembre dans le Grésivaudan, au pied des collines de Belledonne, à 8 km de la Savoie. Le 15 l’ai retrouvé par radio-pistage, puis à vue , plus près de Grenoble, sur un grand arbre. J’ai mis à sa disposition, sur la commune du Versoud, une “tombée de génisse” donnée par le plus proche boucher à qui j’ai expliqué la situation (encore merci!). Il est rapidement venu se gaver. Ensuite, il s’est installé durablement pour l’hiver à 20 km du site de lâcher mais dans le Trièves, nourri par des locaux, puis s’est intégré à la population Diois-Baronnies.


S’il est plus ou moins épuisé, ce vautour moine doit être toujours dans la région grenobloise. S’il n’est pas épuisé, ce gyrovague peut très bien avoir poursuivi vers l’aval et se trouver dans le Royans, les Chambarans, au bord de l’Isère quelque part au sud-ouest. A moins qu’il ait pris au sud à partir de Grenoble, dans le Trièves? Ou qu’il soit reparti vers la Savoie? Ou qu’il ait choisi de continuer à longer la Chatreuse par l’ouest, ait bifurqué vers l’Ile Crémieu ou le Massif Central... En avril 2004, j’ai lu la bague d’un vautour moine mangeant avec quelques dizaines de vautours fauves, ici, à Chamaloc commune du Diois limitrophe du Vercors (Préalpes). A 10h39, il s’envolait. Moins de quatre heures plus tard il était identifié au col de l’Escrinet...dans l’Ardèche (ouest du Massif Central). Deux jours après, il était identifié dans les gorges des Causses. Avait été vu au cours des mois précédents l’été de son envol dans le Jura suisse, puis à Gap (épuisé), dans les gorges du Verdon, dans les Baronnies. Et plus tard a été identifié en Espagne (province de Huesca). En alternance avec des passages dans sa région d’orgine et “port d’attache” : les gorges des Causses (sud du Massif Central).
Autrement dit : la présente vise à vous inciter à profiter du beau temps prévu ce week-end, à ouvrir l’oeil et le bon, à prendre aussi la lunette de fort grossissement : pour lire sa bague si vous voyez un vautour posé. Photo encore mieux, surtout si numérique et transmise. Mais aucune direction n’est préconisée, sauf...ne pas aller tous au même endroit !

Quelques infos d’identification : posé, pas trop loin, bien éclairé, absolument inconfondable. Problème : souvent vu au vol, de loin, mal éclairé...Pas mal de manuels d’identification généraux assez insuffisants. Seul très grand Rapace de chez nous quasi noir à queue vraiment courte :


Aigle royal, même mal éclairé : queue bien plus longue ;



Vautour fauve : contraste de couleur caractéristique...théoriquement ! En réalité, avec un mauvais éclairage, et plus encore à contre-jour, tous les jours je vois des vautours fauves qui semblent aussi foncés uniforme que des vautours moines. Surtout des premières années, très peu contrastés, acajou foncé.


Entre le V. fauve et le V. moine, il y a quand même quelques différences de silhouettes, visibles même avec un éclairage épouvantablement défavorable :


aile bien plus rectangulaire, genre “la planche qui vole” chez le V. moine, alors que le bord de fuite de l’aile du V. fauve est bien plus sinueux. Il faut quand même être assez familiarisé avec ces espèces ;



profil de l’aile : beaucoup plus évident...avec un peu d’attention! Le V. fauve vole l’aile arquée vers le haut chez (style Aigle royal ou Buse...approximativement. ) mais très plat avec extrémité vers le bas chez le V. moine,ceci en glissé et en prise d’ascendance. Vous me direz que c’est un peu la même chose chez le Gypaète, le Perc, la Bondrée. “ Faut pas charrier “ : si vous ne voyez pas la différence de silhouette de ces espèces avec le V. moine, laissez tomber l’ornithologie...Attention ! En vol descendant, tous les Rapaces ont l’aile plus ou moins arquée vers le bas...même le Vautour fauve.


A vous lire pour un CR d’observation !