Le registre du cancer a effectué en 2004-2005 à la demande de la Métro une étude appelée ‘Atlas du cancer dans les 27 communes de l’agglomération grenobloise’ couvrant la période 90- 99, concernant une population de 390000 personnes sur 1094008 pour l’Isère en 1999.
Le travail effectué a constitué :
- Comparaison agglomération grenobloise reste du dept : la fréquence d’un type de cancer (risque relatif) dans l’agglomération par rapport au département a été quantifiée. La quantité de cas dans l’intervalle de confiance à 95 % a été calculé pour en déduire que le risque est significatif ou non.
- Comparaison intra-agglomération : on a tenu compte de la structure par âge de la population pour calculer un ratio cas observés par rapport aux cas attendus.
Comparaison agglomération –département :
Pour les hommes on a 5% de nouveaux cas de cancer en plus dans l’agglomération ; pour les femmes 10%. Pour tous les sexes ont a un excès de l’ordre de 30% significatif des cancers du système nerveux central, du Lymphome malin non-Hodgkinien (LMNH); et pour les femmes seulement, des leucémies (+30%).
On peut attribuer à ceci une cause urbanité : En France on a généralement un excès de cancer du poumon dans les agglomérations et à proximité des zones industrielles une plus faible incidence du cancer de la prostate. L’excès est de 15 % chez les hommes dans les 27 communes pour le poumon. L’excès de 50% de nouveaux cas de cancer de la thyroïde chez les hommes est significatif bien que sur un faible nombre de cas. A Tchernobyl, l’étude a montré que les rayons ionisants sont des causes du cancer de la Thyroïde. Mais attention, pour un grand nombre de cancers, le risque explose chez les fumeurs.
On peut aussi considérer l’effet exhaustivité. Ainsi, les tumeurs bénignes du cerveau pourraient être mieux enregistrées dans le bassin grenoblois. Il est aussi apparu au cours des années quatre-vint disx nécessaire de mettre en oeuvre des mesures pour améliorer l’enregistrement des hémopathies (LMNH, leucémies).
L’InVS devant terminer cette année une étude sur le LMNH à proximité des incinérateurs, dans laquelle l’Isère est prise en compte, nous attendons des résultats. De plus, le trafic routier sera pris en compte (polluants benzopyrène et particules fines).
Comparaison intra communes.
Tout cancer confondu, on constate une sur-incidence statistiquement significative :
- pour les femmes dans les communes de Grenoble, Meylan, Saint-Égrève et Veurey-Voroise.
- pour les hommes dans les communes de Domène et de Pont de Claix.
On note une sous-incidence pour « ensemble des localisations » chez les hommes à Meylan et Corenc.
La Catégorie socioprofessionnelle des habitants semble constituer un facteur explicatif direct ou indirect pour comprendre la différence d’incidence des cancers entre les communes pour un certain nombre de localisations cancéreuses. Ainsi, pour le poumon, on a une sur-incidence à Domène, Echirolles, Fontaine, Pont de Claix, St Martin d’Hères et Seyssinet. Inversementon a une sous-incidence pour ce cancer à Meylan, Corenc et Seyssins. Il serait utile de travailler sur un découpage plus fin (IRIS : Ilôts Regroupés sur l’Information Statistique) permettant de travailler sur des groupes de population plus homogènes.
On note un excès de cancer Lèvre-Bouche-Pharynx et aussi du Larynx chez les hommes à Grenoble.
- Une zone géographique est plus concernée par les cancers de la vessie (22%) pour lequel les communes de Claix et de Pont de Claix forment un agrégat ayant une sur-incidence statistiquement significative. L’incidence est également statistiquement significative à Eybens. Une étude sur le pole chimique avait déjà mis a jour un excès de cancer de la vessie. La poursuite du suivi de cette cohorte professionnele ne l’avait pas confirmé. Une nouvelle analyse doit être effectuée en 2006.
Pour les femmes, une zone spatiale est significative pour les cancers du rein Bresson, Echirolles, Eybens, Pont de Claix, Seyssinet, Seyssins et Varces Allières et Risset. Pour le pancréas une zone est significative sur la commune de Varces Allières et Risset.
- l’age : Un cancer sur deux est dépisté après 65 ans. Aussi, il a été pris en compte le nombre de cas attendu en fonction de la distribution de l’age dans les communes car 1 cas de cancer sur 2 est constaté après 65 ans.
JJ CASTAGNERO CIRC Les monographies :
Le système d’évaluation du CIRC étudie la réponse a un cancérogène, définit des critères d’évaluation, recherche une évidence de cancérogénité l’animal et chez l’homme en fonction des études épidémiologiques, définit l’évidence comme suffisante ou limitée.
Pour prouver l’incidence d’un produit il faut pouvoir le séparer des autres (interférence multiple).Par exemple, il existe une étude sur le cancer du rein suite à une exposition très ancienne chez rhodia, mais la quantité de polluants en cause la rend difficilement interprétable pour trouver la cause précise de ce type de cancer.
Si le benzopyrène n’a pu être mis dans le groupe 1 qu’en 2005, c’est en raison de son appartenance au groupe des Hydrocarbures Aromatique Polycyclique (HAP), dont on n’a pu le séparer. C’est donc grâce aux mécanisme d’action qu’il a pu rentrer dans le groupe 1.
L’exposition à la fumée de tabac (active et même passive) cache beaucoup de résultats. Par exemple dans les cas de cancer de la vessie, plusieurs molécules pourraient être impliquées (amines aromatiques, ochratoxine A, …..) amis les résultats risquent d’être biaisé par une exposition concomitante à la fumée de tabac.
Pour l’exposition aux vapeurs de , on peut retrouver chez les « tabagiques » des adduits à l’ADN liés au tabac dans l’organe cible, le poumon, ou dans les lymphocytes. Mais la méthode des adduits à l’ADN devrait permettre de différencier les deux sources de dommages.
Souvent l’étude sur l’homme ne peut se faire en raison de sa dangerosité par exemple.
Voici les critères de classement des 3 premiers groupes de produits cancérogènes.
Groupe 1 : l'agent (le mélange) est cancérogène pour l'homme. Les circonstances d'exposition donnent lieu à des expositions qui sont cancérogènes pour l'homme.Les études épidémiologiques disponibles donnent une "évidence suffisante" de cancérogénicité.
Indication pas tout à fait suffisante chez l'homme et indication suffisante chez l'animal plus des indications que le produit agit chez l'homme selon le même mécanisme d'action.(voir liste iarc)
Groupe 2A : l'agent (le mélange) est probablement cancérogène pour l'homme. Les circonstances d'exposition donnent lieu à des expositions qui sont probablement cancérogènes pour l'homme.
L'évidence de cancérogénicité est limitée chez l'homme et suffisante chez l'animal.Un agent peut aussi être classé en 2A sur la base d'une évidence insuffisante de carcinogénicité chez l'homme et d'une évidence suffisante chez l'animal plus des informations concernant le mécanisme d'action qui fonctionne également chez l'homme. (Voir liste jointe)
Groupe 2B : l'agent (le mélange) est peut être cancérogène pour l'homme. Les circonstances d'exposition donnent lieu à des expositions qui sont peut être cancérogènes pour l'homme.
L'évidence de cancérogénicité est limitée chez l'homme et insuffisante chez l'animal.
Un agent peut être classé en 2B sur la base d'une évidence insuffisante de carcinogénicité chez l'homme et d'une évidence suffisante chez l'animal.
Un agent peut aussi être classé en 2B sur la base d'une évidence insuffisante de carcinogénicité chez l'homme et d'une évidence limitée chez l'animal corroborées par d'autres informations pertinentes.
Groupe 3 : produit non classable quant à la cancérogénicité pour l'homme. Ceci ne veut pas dle produits n'est pas cancérogène (au moins chez l'animal), mais que les études ne répondent pas aux critères suffisants pour pouvoir le classer.
Liste des produits : ez :
http://www.iarc.fr/ Cohortes professionnelles : 2 études de cohorte de la chimie (coroprène, caoutchouc) sont en cours au niveau international. Les cohortes prof consistent à suivre dans la durée les conséquences des expositions sur l’homme.
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